Le Judo est une évolution du Ju-jitsu qui est un art martial élaboré au Japon à l’époque féodale.
Les origines
Son Histoire est relativement difficile à établir. En effet, outre son ancienneté, les nombreuses écoles qui enseignaient cet art conservaient précieusement leurs techniques. A cette époque, le combat à mains nues était l’apanage des paysans qui n’étaient pas autorisés à posséder d’arme. C’est la caste des samouraïs qui développa le Ju-jitsu. Pour ces guerriers, le code moral imposait l’égalité des armes entre deux combattants. Ainsi, si un guerrier se trouvait désarmé pendant le combat, son adversaire se devait d’abandonner son arme. C’est pour pouvoir combattre à mains nues et ne pas se trouver faillible que les samouraïs développèrent ces techniques efficaces de combat à mains nues.
Le Ju-jitsu (柔術 – jūjutsu), ou « art de la souplesse », est ainsi l’héritier, à la fois d’un code moral chevaleresque très strict et de techniques de combat éprouvées. Synthétisant en une même technique l’ensemble des coups, des projections et des contrôles, il permet de maîtriser tous les aspects du combat au corps à corps.
La fondation par Jigoro Kano
En 1882, s’inspirant de deux des grandes écoles japonaises, Kito-Ryu Ju-Jitsu (起倒流柔術) et Yoshin-Ryu Ju-jitsu (楊心流柔術), respectivement école de « la chute et de l’élévation » et école du « cœur de saule », le maître Jigorō Kanō (嘉納 治五郎) réactualise ces techniques et fonde, sa propre méthode de Ju-jitsu qu’il baptise Judo (柔道 – jūdo), « voie de la souplesse ».
C’est sous son impulsion que cet art, respectant à la fois le côté
martial et la philosophie ancestrale, connaît un développement
important.
Dans l’enseignement de Jigorō Kanō, la self-défense reste un élément
majeur : outre les projections, les strangulations et les clefs, les
judokas pratiquent également les atemi (当身), techniques de coups portés
aux points vitaux avec les pieds, les poings, les coudes, les genoux et
la tête.
Jigorō Kanō a ainsi soustrait à l’oubli l’un des plus anciens arts martiaux d’orient déjà menacé par la prolifération des armes à feu.
Arrivée en France
En France, le Ju-jitsu connaît un développement chaotique.
En 1906, l’ouverture d’une école de Ju-jitsu sur les Champs-Élysées par
Ernest Régnier répond à l’attente de tout un public fasciné par cette
mystérieuse discipline venue d’Orient. Il donne ainsi au Ju-jitsu une
popularité exceptionnelle mais éphémère. En effet, après avoir relevé
avec succès bon nombre de défis, il est vaincu par un lutteur russe de
plus de 100 kilos. Le Ju-jitsu ne bénéficiant alors que d’une popularité
attachée à la forte personnalité de Régnier sombre dans l’oubli.
D’autres tentatives ne rencontrèrent que peu de succès, jusqu’à
l’arrivée d’un expert japonais, Maître Mikinosuke Kawashi (川石 酒造之助),
empreint, lui aussi, d’une forte personnalité doublée d’une finesse
d’esprit remarquable.
C’est avant la seconde guerre mondiale qu’il donne au Ju-jitsu et au
Judo un essor nouveau en inventant notamment les ceintures de couleur,
et en créant une méthode s’adaptant parfaitement à notre esprit. Le Judo
amorce alors son développement en France.
Cependant, l’essor du Judo de compétition fera perdre à cet art martial
son caractère de self-défense : les techniques d’atemi disparaissent
pratiquement de l’enseignement, tandis que se développent parallèlement
le Karaté. Très vite, le Judo sportif prend le pas sur l’Art Martial et
le Ju-jitsu est à nouveau délaissé.
Depuis une vingtaine d’années, le Ju-jitsu retrouve pourtant en France ses lettres de noblesse.
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